VALENSOLE Soirée débat

Publié le par gerard.de-meester.over-blog.com

 L’information se répand aussi à Valensole !

Salle comble vendredi soir où près de 180 personnes se sont réunies pour évoquer le dossier sensible de l’épandage de boues de station d’épuration sur plus de 600 hectares du plateau de Valensole

Une initiative de l’association « Carnet de vie » en partenariat avec l’association « Qualité de de la vie en pays d’Oraison ». Deux associations citoyennes particulièrement dynamiques qui oeuvrent pour l’amélioration de la qualité de la vie en Haute Provence.

Procédé écologique ? Risques sanitaires ? Intérêts financiers ? Toutes ces questions ont pu être abordées, grâce à la présence de plusieurs intervenants.

Marie-Nicole Payet  et Myriam Daguerre du collectif "Odeurs des faisses" de Trets ont pu exposer les difficultés rencontrées lors de la création à proximité de leurs domiciles respectifs d’une plateforme de compostage de boues de station d’épuration, leur combat actuel au sein d’un collectif.

Autre témoignage, celui de la commune de Mallemoisson, représentée par sa première adjointe, Emmanuelle Stenier-Martin qui a pu témoigner également des difficultés qui entourent à la fois les plans d’épandage et la création de plateforme de compostage de boues de station d’épuration.

Car en l’absence de certitudes, une chose est sûre, il est légitime de se poser des questions.

La projection d’un documentaire permettait d’ouvrir la discussion, en particulier sur le plan d’épandage en cours sur le plateau de Valensole qui prévoir l’enfouissement de près de 2400 tonnes de matières sèches par an en provenance de communes de la Côte d’Azur : Cagnes sur Mer, Antibes et Menton.

« Je reçois des demandes tous les jours pour épandre des boues de station d’épuration » scandait Jean Angelvin, agriculteur présent dans la salle qui s’octroya d’emblée la parole à la tribune, convaincu de l’utilité de cette matière comme fertilisant pour ses sols et de la nécessité de trouver un débouché à ces boues de station d’épuration.

« J’ai même pris celles de Digne, même quand la station d’épuration dysfonctionnait et qu’elles n’étaient pas de bonne qualité… » ajoute-t-il.

. Et c’est là tout l’enjeu du débat…

Quid de la composition de ces boues ?

Des éléments fertilisants comme l’azote et le phosphore en quantités variables, certes, mais également des éléments trace métalliques ou non, plus communément appelés métaux lourds (plombs, zinc, cadmium…), des organismes pathogènes de type bactéries, des médicaments et autres perturbateurs endocriniens, comme le rappelait les différents participants.

« Pourquoi les marques  « Bonduelle », « Panzani » excluent systématiquement les boues de station d’épuration de leurs cahiers de charges alors ? » questionnait Gérard De Meester, conseiller général, avant d’ajouter qu’il soutenait les agriculteurs mais qu’il condamnait les riches profits des industriels en charge de cette filière.

Probablement parce que le risque zéro n’existe pas, et que tout un chacun est en droit de s’interroger sur les conséquences sanitaires de ces procédés, quand bien même les agriculteurs respectent la loi, les normes, la réglementation en vigueur. Une réglementation en perpétuelle évolution en fonction des avancées scientifiques.

En effet, tous ces procédés sont parfaitement autorisés par les services de l’Etat (tout comme l’ont été les farines animales en leur temps…) et également prévus dans le Plan Départemental d’Elimination des Déchets approuvé en 2010 par le Conseil Général qui privilégie largement ce type de filière.

« Souvent, il s’agit de tonnages importants dans ces opérations ce qui accroit d’autant plus le risque, en outre d’importantes distances sont parcourues pour convoyer ces déchets d’un côté à l’autre de la région, ce qui est loin d’être écologique… et derrière ce débat de santé publique s’organisent de véritables tractations financières  autour de la gestion des boues de station d’épuration mais aussi autour de l’eau et des déchets » ajoutait Philippe Berrod, adjoint au maire de Digne-les-Bains.

Difficultés du métier d’agriculteur au regard de l’augmentation des coûts d’exploitation et intérêts financiers substantiels comme le confirmait cet agriculteur présent dans la salle, le principe économique ne risque-t-il pas de prévaloir sur le principe de précaution ?

Après deux heures de débats, une seule chose est sûre… les boues de station d’épuration soulèvent beaucoup plus de questions qu’elles n’apportent de réponses.

 

 

 

Qualité de la terre mais aussi de l’air, de l’eau et en particulier de l’eau potable…

Sujet sous-jacent relaté lors de la diffusion des documentaires : la qualité de l’eau du robinet. En effet, Mme Monique Foucher, ancienne présidente de l’association d’Oraison « Qualité de la vie au pays d'Oraison » et membre de l'UDVN, soulignait que des épandages se déroulaient également à l’intérieur des périmètres de captage des eaux, notamment à Oraison, entrainant des risques de pollution supplémentaires. Les analyses d’eau de la commune d’Oraison font état de la présence de taux de nitrates déjà très importants (44 mg/L lors des analyses du 13 mars 2012). Autre phénomène expliqué lors de ces reportages, des seuils importants d’aluminium, ce qui est le cas notamment sur le secteur de Forcalquier (420 µg/L d’aluminium lors des prélèvements du 02 avril 2012 alors que la norme se situe à moins de 200 µg/L)

 

Tous les résultats des analyses d’eau de toutes les communes de France sont consultables sur le site : http://www.sante.gouv.fr/resultats-du-controle-sanitaire-de-la-qualite-de-l-eau-potable.html

 

 

Publié dans PROJECTIONS DEBATS ...

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